10 Mai 2021 : Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition.

Pour les francs-maçonnes et les francs-maçons de la Grande Loge Mixte Universelle, l’oubli n’est pas de mise !!!

Le 10 mai, date anniversaire de la loi Taubira de 2001 par laquelle la France reconnaissait que la traite négrière transatlantique et l’esclavage avaient été des crimes contre l’humanité, est, depuis un décret de 2006, journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition.

La Grande Loge Mixte Universelle entend s’associer aux initiatives mémorielles prises en cette occasion.

Elle veut contribuer à entretenir le souvenir de ces millions de femmes, d’hommes et d’enfants arrachés à l’Afrique, jetés à fond de cale et précipités dans l’enfer des plantations coloniales ; le souvenir de leurs souffrances, mais aussi de leurs luttes quotidiennes, parfois héroïques, souvent désespérées ; de leur refus d’abdiquer leur humanité.

Le livre de l’esclavage colonial n’est pas de ceux qu’on peut refermer.

En raison, d’abord, de l’héritage traumatique qu’il a laissé aux descendants de ses victimes et de ce legs nauséabond à nos sociétés qu’est le racisme.

Parce qu’il nous invite, ensuite, à un devoir de vigilance sur les fondements de notre contrat social. L’élan républicain de 1848 s’est traduit dans le décret d’abolition immédiate du 27 avril. Mais, par la suite, les valeurs républicaines ont souvent été oubliées par ceux qui avaient la charge de les porter. C’est au nom de la République que se poursuivra l’expansion coloniale de la France avec son cortège d’atrocités et d’injustices ; que les nouveaux affranchis et leurs enfants, maintenus sous la dépendance des anciens maîtres, devront mener, une longue et douloureuse, parfois sanglante, quête – encore inachevée – de l’égalité.

Parce qu’enfin, il nous donne la mesure de la misère de ces millions d’êtres humains, majoritairement des femmes et des enfants, qui, dans notre monde, vivent encore une condition d’esclave.

Pour les francs-maçonnes et les francs-maçons de la Grande Loge Mixte Universelle, l’oubli n’est pas de mise et leur devise qui est celle de la République n’est pas une incantation mais, plus que jamais, un impérieux programme d’action.

Bernard DEKOKER-SUAREZ
Grand Maître