Dans le cadre de la conférence « LA BATAILLE DE L’EAU » le 3 décembre 2021 à Limoges, une tribune de Bernard Dekoker-Suarez Grand Maitre de la Grande Loge Mixte Universelle est parue dans le journal INFO87 du 23 novembre 2021
Développer la franc-maçonnerie de proximité en s’ouvrant à l’extérieur
En avril dernier, Bernard Dekoker-Suarez a été élu Grand Maître de la Grande Loge Mixte Universelle (GLMU). Il participera à une conférence le 3 décembre à 19 heures au Pôle de Lanaud, ouverte au grand public.
Quelles sont les grandes valeurs de la GLMU ?
La Grande Loge Mixte Universelle défend une franc-maçonnerie libérale et républicaine. Ainsi, nous avons voté une motion en 2013 pour une franc-maçonnerie républicaine, qui se dégage de tout préjugé, sans entrave ni tabou, permettant d’acquérir une réflexion collective. Une franc-maçonnerie qui contribue à l’implication de valeurs fondamentales dans la société, dont le système républicain constitue le modèle vertueux par excellence en opposition au retour à l’ordre moral. Une franc-maçonnerie dont la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » se complète par la solidarité et intègre dans un principe fédérateur, la laïcité, entendue comme le refus de tout dogmatisme. Dans nos loges, nous travaillons aussi bien sur le symbolisme maçonnique que sur des questions sociales ou toute autre thématique pour « sensibiliser », pour partager auprès des frères et des sœurs, qui peuvent par la suite être des relais dans la société.
Est-il important de défendre la mixité dans les obédiences ?
Lorsque je suis rentré en 1983 en franc-maçonnerie, j’avais 22-23 ans, je voulais déjà me diriger vers une obédience la mixte dans laquelle on ne prêtait pas serment sur la Bible, mais sur un texte laïque. À l’époque, seule la Grande Loge Mixte Universelle correspondait à tous ces critères.
La laïcité est l‘un des principes fondamentaux forts de la GLMU ?
La Grande Loge Mixte Universelle n’a pas hésité à descendre dans la rue lors des grands mouvements de retour de l’ordre moral ou lorsque la République est atteinte. Nous avons été l’une des obédiences moteur lors des manifestations pour le mariage pour tous. Aujourd’hui, nous sommes vigilants car nous observons une forme de retour à l’obscurantisme, notamment chez les candidats aux élections présidentielles.
Quels sont les thèmes sur lesquels la GLMU travaille en cette fin 2021 ?
Nous travaillons sur une franc-maçonnerie libératrice et émancipatrice de tout ce qu’on a en nous pour avoir une réflexion plus profonde. Certaines loges travaillent sur l’intelligence artificielle, sur la biodiversité et l’écologie, sur les raisons de la pandémie, sur la République, et sur la paix en s’interrogeant « Comment dans une société de culture de la guerre, arriver à devenir une culture de la paix ? » …
Quel sera le thème abordé lors de votre venue au Pôle de Lanaud ?
Plusieurs loges régionales, qui vont pouvoir extérioriser leur travail, animeront cette conférence sur l’eau, le constat, ses craintes et ses espoirs, qui est un thème d’actualité important en Limousin et en Nouvelle-Aquitaine. Cette démarche vient nourrir ce que nous appelons une « franc-maçonnerie de proximité », qui travaille avec des associations locales extérieures à notre obédience, avec lesquelles nous avons des échanges afin que notre travail ne demeure pas stérile.
Cette conférence est ouverte au public. Est-ce la fin du « grand secret » qui entoure la franc-maçonnerie ?
Pour moi, le culte du secret n’a existé qu’au moment de la guerre 39-45. Aujourd’hui, certes nous n’avons pas le droit de dire qui est franc-maçon, mais nous devons extérioriser ce que nous faisons dans les loges, évitant ainsi tout fantasme. Nous devons parvenir à nous ouvrir et à échanger avec l’extérieur.