LA LOI DE 1905 – UN RETOUR EN ARRIÈRE N’EST PAS TOLÉRABLE !
Monsieur Le Président de La République : vos dernières déclarations à la Conférence des Évêques de France au Collège des Bernardins : « … nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé, et qu’il nous importe à vous comme à moi de le réparer » contribuent à un retour en arrière intolérable et une attaque au principe de Laïcité que – es qualité – vous êtes censé défendre et promouvoir. Faut-il citer la loi pourtant inscrite dans la Constitution, en particulier son Article 2 :
« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte» ?
Aucun culte ! Ni catholique, ni un autre. Vous vous affranchissez de la loi de 1905 et de sa traduction constitutionnelle induisant ainsi un retour au cléricalisme. En conséquence, vous préparez un renvoi vers des temps ô combien troublés par les interférences du religieux sur le politique. Il ne faut jamais faire fi de l’histoire même si les dirigeants successifs ont cherché à contourner la loi en l’adjectivant et, cette fois-ci, en prônant une ouverture nouvelle à la religion catholique. Quel est le résultat de cette mauvaise application de la loi de séparation des Églises et de l’État ? Est-ce la paix ? Non, car le contexte actuel en atteste. Il se développe une exacerbation des communautés religieuses de tous bords, une montée des extrémismes, des attaques antisémites, autant de facteurs qui rappellent de plus sinistres périodes.
La laïcité Républicaine française est née d’un processus émancipateur pour garantir l’égalité des droits de tous les citoyens. Ce principe, élément fondateur de la paix sociale et républicaine, est un levier essentiel pour faire face aux totalitarismes et aux obscurantismes.
La Grande Loge Mixte Universelle ne peut que désavouer ces propos présidentiels excessifs qui abîment – c’est le mot qui convient – l’esprit et l’application de la loi de 1905. Elle rappelle son attachement sans faille à cette loi. Elle demande que tous nos élus l’appliquent dans le cadre du mandat que le peuple leur a confié.